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«Urgence d'agir pour faire de Sherbrooke la ville verte du Québec»

Michel Montpetit, directeur du Centre universitaire de formation en environnement, présidait un sous-comité qui a soumis une série de recommandations aux élus municipaux

19 mars 2009

Josée Martin et Robin Renaud

La Ville de Sherbrooke a le potentiel de devenir un modèle de développement durable à l'échelle nationale, mais plusieurs gestes concrets doivent être posés dès maintenant pour atteindre cet objectif ambitieux. Tel est l'avis de la Table de concertation sur les espaces verts du comité Dialogue-citoyens, dont la quinzaine de recommandations sont comprises dans un plan d'action entériné par les élus municipaux sherbrookois en février.

À la suite de l'adoption de ce plan, la Ville a posé un premier geste concret en confirmant que la superficie du bois Beckett, dans l'arrondissement de Jacques-Cartier, allait être doublée. Pour Michel Montpetit, directeur du Centre universitaire de formation en environnement de l'UdeS, président de ce sous-comité, ce premier pas constitue une bonne nouvelle. Mais il faut faire davantage, puisqu'il «y a urgence d'agir pour faire de Sherbrooke la ville verte du Québec».

Recommandations

La Table de concertation rappelle l'attachement historique des Sherbrookois à leur environnement. Dès 1883 et jusqu'aux années 1950, les citoyens étaient invités à participer à une fête, nommée Arbour Day, où chacun plantait des arbres dans la ville. Depuis le début des années 1970, l'intérêt envers l'arbre a diminué et d'importants projets d'infrastructures se font bien souvent au détriment de la forêt.

Pour la Table thématique sur les espaces verts, un rattrapage est donc nécessaire. Elle recommande que la Ville de Sherbrooke reconnaisse l'urgence d'agir en raison de son développement urbain rapide, de la fragilité des milieux naturels et de l'absence d'une forme de protection. On suggère que la Ville protège 12 % de l'ensemble de son territoire en aires écologiques de qualité, qu'elle conserve un minimum de 10 % du périmètre urbain en aires récréatives et qu'elle diminue les îlots de chaleur en créant une multitude d'îlots de verdure.

C'est d'ailleurs en tenant compte de l'ensemble des recommandations que la Table appuyait l'agrandissement de la superficie du bois Beckett, en y intégrant des zones tampons et des zones de transition, et en créant un corridor faunique.

Un premier pas

Michel Montpetit se dit satisfait que les élus aient adopté le plan d'action du groupe qu'il a piloté. Il est ravi aussi de voir les premiers gestes concrets qui en ont découlé. «C'est gage d'un avenir prometteur en ce qui a trait à la protection et à la mise en valeur des espaces verts de la Ville de Sherbrooke, dit-il. Les espaces verts d'une municipalité constituent une richesse sociale accessible à chaque citoyen, quel que soit son statut, ce qui en fait, pour une municipalité, un investissement équitable et responsable, comparativement à un investissement à caractère économique, qui profite uniquement à un groupe de citoyens.»

«Pour notre Table, poursuit-il, le dépôt du plan d'action s'avère le début d'une ère nouvelle, que l'on désire davantage orientée vers une approche de développement durable.» Michel Montpetit espère donc que le plan sera pris en compte dans son ensemble puisque le travail ne fait que commencer, conclut-il.

Le plan d'action peut être consulté via le site Internet du Centre universitaire de formation en environnement.